Violence politique et lutte antiterroriste en Algerie


Violence politique et lutte antiterroriste en Algérie

Salim Chena, Institut d’Études Politiques de Bordeaux
Antonin Tisseron, Institut Thomas More

Depuis maintenant vingt ans, la violence politique est à l’œuvre en Algérie et suscite des analyses et des interprétations contradictoires. La situation actuelle n’est cependant pas comparable à celle des années 1990, période durant laquelle les groupes armés ne cessent d’étendre leur influence et les territoires sous leur contrôle (1992-1994), avant de refluer avec le perfectionnement de l’outil antiterroriste et la recomposition du champ politique. En effet, les politiques dites de « clémence », de « réconciliation » ou de « concorde », si elles organisent une « mise en amnésie » (Labat, 2011 : 44), permettent à d’anciens chefs maquisards islamistes de prendre position dans l’espace politique, contribuant ainsi à affaiblir l’option jihadiste comme outil de négociation pour les opposants au pouvoir.