Affaire la Sale Guerre, l'auteur confondu


Dans ce reportage, Mohamed Sifaoui raconte comment il a connu Habib Souaïdia à Paris en avril 2000. Il s'interroge sur la métamorphose subite de l'ex-officier qui, au départ, lui affirmait que c'étaient les terroristes qui tuaient puis finit par accuser l'armée.

Revenant sur le contenu du livre La Sale Guerre, Sifaoui affirme : " Je ne comprends pas comment Souaïdia a eu de telles informations alors qu'il n'en disposait pas avant ". Sifaoui se demande également par quel miracle Souaïdia et Yous Nasrallah sont devenus des amis alors qu'ils ne se " sentaient pas auparavant ". La version initiale du livre écrit par lui, affirme Sifaoui, a été modifiée. Yasmina Khadra témoigne lui aussi et dit ce qu'il pense du pamphlet de Souaïdia : " Jamais je n'ai entendu de pareilles sornettes. Jamais un massacre de civils n'a été perpétré par des militaires ", affirme l'ancien officier de l'ANP.

Pour lui, " pour commettre une telle barbarie, il faut être quelqu'un qui a rompu totalement avec Dieu et les hommes ". Chemin faisant, Yasmine Khadra révèle que 35% des effectifs de l'armée ont été décimés au cours des opérations menées pour porter secours à des populations menacées par les groupes armés, sur le plateau, Sifaoui affirme qu'au départ il a interrogé Souaïdia sur les auteurs des massacres de Raïs. Ce dernier lui a répondu qu'un de ses camarades, un officier, lui a affirmé que " ce sont les GIA qui tuent les civils ". Ce passage, précise-t-il, a été " rayé " du livre, dans la version finale. Puis, ce fut au tour de Olivier Jouly de témoigner. D'emblée, celui-ci précise qu'il ne défend aucune des deux parties impliquées dans ce débat. Le journaliste français, après avoir lu La Sale Guerre, s'est déplacé à Zaâtria pour enquêter sur le massacre évoqué par Habib Souaïdia : " J'ai interrogé des patriotes, des gardes communaux, des habitants, qui m'ont affirmé qu'il n'y a pas eu de massacre en 1994, dans cette région ", affirme Olivier Jouly. Il ajoute, également, avoir consulté la presse francophone algérienne et n'a pas trouvé de trace d'un article faisant état de ce massacre. Il précise, toutefois, qu'il n'a pas consulté la presse arabophone, car il ne maîtrise pas la langue arabe. Jean François Kahn, qui affirme combattre cette campagne, qui " nuit à l'Algérie ", regrette que les autorités algériennes " ne fassent pas preuve de plus de transparence ", concernant " les exactions " des services de sécurité. " Cela n'aurait pas arrangé cette campagne ", conclut-il.

A.C.